jeudi 26 juin 2014

ELECTIONS LOCALES: Les populations tirent sur les mouvements citoyens

Depuis la tension électorale de 2012, le Sénégal enregistre une forte floraison de mouvements dits citoyens. Pour ces élections locales, on note un nombre impressionnant de mouvements ralliant des partis politiques. Les riverains de Grand-Dakar les trouvent comme des « politiciens déguisés ». Certains responsables desdits mouvements estiment que leur but est de ne plus laisser les politiques diriger seuls les destinées de leur localité.
Dans le quartier populeux de Grand-Dakar, à cet-après midi, chacun vaque à ses occupations. Les devantures des maisons et les grand-places recueillent du monde. Les gens discutent de tout, sauf de la politique ou de des locales. Vêtu d’un jean et d’un tee-shirt rouge, la trentaine, Djliy Fall est commerçant natif de Grand-Dakar. « Ces mouvements citoyens avaient une force en 2012. Les Sénégalais pensaient avoir des ruptures avec eux au sommet de l’Etat et dans les communes. En vérité, le peuple a compris qu’ils sont pareils que les hommes politiques. Car, beaucoup de dirigeants de ces mouvements se sont fondus dans cette mouvance présidentielle pour des postes. Ils ne sont plus rien dans notre zone », indique t-il avec mépris. Quelques mètres de là, assis sur une chaise, Ibra Seck, la tête toute blanche, prend de l’air. « Je n’ai pas confiance en ces mouvements citoyens. Je ne vois pas leur différence avec les partis politiques. A mon âge, j’ai décidé de ne plus voter, je suis découragé par ce qui se passe », dit-il en haussant les épaules. Pour Khady, ces mouvements citoyens ne sont que des masques utilisés par les hommes politiques. Car, à l’en croire, ces derniers savent que les populations sont maintenant découragés d’eux.
Ousseynou, résident dans cette localité depuis bientôt quatre ans, voit dans ces mouvements une forme de transhumance. « Ces mouvements ne sont que des formes de transhumance politique. Ces gens créent ces mouvements pour faire pression sur des responsables politiques ou sur le régime en place pour leur montrer qu’ils ont une base derrière eux. Et de là, la plupart d’entre eux rallient des partis en négociant des places sur les listes électorales. Ce qu’on a vu ces derniers temps », explique t-il. Et non sans prévenir : « Il faut que les populations se réveillent et comprennent que ces mouvements ne sont que des micmacs politiques. Heureusement nous, et hélas pour eux, les citoyens sont en train de s’en rendre compte », lance t-il. Pressé de traverser la route pour rejoindre l’autre côté, sac à la main, le longiligne s’inquiète de ce foisonnement de ces mouvements. « Je ne comprends pas comment en sous peu de temps, on a noté des milliers de mouvements citoyens dans ce pays. C’est un manque de sérieux même de nos dirigeants. Je pense c’est à eux de limiter cette floraison. Car c’est trop facile », martèle le jeune homme qui a requis l’anonymat.
A la mairie de Grand-Dakar, quelques personnes discutent à l’intérieur sur les élections locales à venir. Habillé d’une chemise braillée d’un jean bleu, le sieur, dirige les débats avec ses collègues. « Les mouvements citoyens sont là pour les intérêts de leur population. Il n’est plus question de laisser seuls les politiques diriger pendant un quinquennat les règnes de nos populations. Nous nous sommes dit, qu’il faut que nous prenions notre courage en mains pour défendre et contraindre les politiciens de faire ce qu’ils veulent. », fait savoir Asse Matar Thiaw coordonnateur général du mouvement citoyen républicain/ « Gueum sa gokh » à Grand-Dakar. Un mouvement qui soutient à l’heure actuelle le maire actuel Jean Baptiste Diouf du Parti socialiste. « Nous soutenons ce maire, car il a un bilan positif et il est quelqu’un qui se bat nuit et jour pour régler les problèmes des riverains de Grand-Dakar. Donc, de là, nous nous sommes dit de venir le renforcer pour l’aider à mieux réaliser tous ses projets pour cette commune », dit-il. Et non sans ajouter : « Dans quelques années, ce sont les mouvements citoyens qui dirigeront ce pays. Donc, déjà présent l’Etat doit faire en quelque sorte de mettre des critères à remplir pour créer un mouvement citoyen.
Certains de nos interlocuteurs de ces mouvements abondent dans le même sens que M. Thiaw. A les en croire, il faut que la politique politicienne change pour développer ce pays. Selon eux, le Sénégal est dans l’ère des mouvements citoyens.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire