lundi 23 juin 2014

1945: Mme Aminata Diop et Mme Gaspard Kâ, premières femmes à entrer au Conseil municipal


Les élections municipales de juillet  1945 ont permis la mise à nu d’une violation du décret du 19 février 1945 portant application en AOF de certaines dispositions de l’ordonnance du 21 avril 1944 sur l’organisation des pouvoirs publics en France après la Libération. Son article 4 excluait du collège électoral les femmes indigènes originaires des Quatre communes. Elles ne sont, en effet, ni électrices, ni éligibles contrairement aux citoyennes françaises de Territoires d’Outre-mer, de l’AOF et de la Métropole. Ce que les populations sénégalaises n’ont pas accepté.
Une compagne de protestation est déclenchée sous la direction de Lamine Guèye et de Graziani. De même, les femmes indigènes tiennent une réunion le 5 mars 1945 à Yakheudieuf. Pétitions, manifestes et motions sont à l’ordre du jour. Charles Cros et Lamine Guèye se rendent en France pour obtenir la révocation de cette loi « scélérate ». Le 2 avril, le ministre des Colonies, Giaccobi, accepte le principe du vote des femmes. L’article 4 du décret du 19 février sera annulé par le Conseil d’Etat français qui le remplace par l’article suivant : « Les femmes citoyennes françaises sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les citoyens français » (Voir : Ndiouga Adrien Benga, pp. 131-132). C’est ainsi que les femmes, qui représentent 21% de l’électorat, sont dans la mêlée. Elles jouent un rôle déterminant dans l’élection de Lamine Guèye. Aux élections de juillet 1945, Mme Gaspard Kâ, épouse de notable, et Mme Aminata Diop, toutes deux sur la liste de la SFIO, sont élues conseillères municipales. D’autres candidates n’ont pas connu le même sort. Mme Gaillard de la liste Goux, Maguette Niang et Khady Tine de la liste Graziani ne sont pas élues.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire