samedi 21 juin 2014

Affichage sauvage, pollution sonore : la sale campagne

Depuis le début de la campagne pour les élections locales, les candidats se font connaitre à travers des affiches le plus souvent collées sauvagement partout dans les villes au mépris de la loi. De plus, les caravanes diffusant de la musique jusqu’à la nuit perturbent la quiétude des populations.

« Ces politiciens sont des épaves de voitures, ils ne servent à rien ». C’est un homme énervé qui lance cette boutade devant un vendeur de fruits, réagissant au passage bruyant d’une caravane de politiciens en campagne à Golf Sud. Depuis le lancement de la campagne, tous les jours, ce sont des voitures en file chargées de matériel de sonorisation qui sillonnent cette cité de Guédiawaye pour vanter les ambitions d’un candidat. On peut entendre des sons de tam-tam jusqu’au-delà de 23 heures.  Même si ces candidats semblent inspirer du mépris aux adultes, les jeunes filles et adolescents, souvent sans cartes d’électeurs, arborent fièrement des t-shirt à leurs effigies.

A la pollution sonore, s’ajoute l’affichage sauvage. A Golf comme partout à Dakar, les populations découvrent des photos de candidats sur des murs de maisons, édifices et voies publics. Un comportement paradoxal pour un prétendant à la mairie, donc devant interdire l’affichage sauvage. Pire, ils le font en violation et à l’ignorance du Code électoral. «Chaque candidat ou liste de candidats peut faire apposer, durant la campagne électorale, sur les emplacements qui lui sont affectés deux affiches de format 56 x 90 cm destinés à faire connaître son programme et deux affiches de format 28 x 45 destinés à annoncer les réunions de propagande électorale. Tout affichage relatif à l’élection est interdit en dehors de ces emplacements», stipule l’article R 54.
 Sur la route de l’aéroport par exemple, le décor est … pollué d’affiches de toutes sortes. A la foire de Dakar, il est impossible de ne pas s’indigner en voyant les tags sur le mur de la direction des impôts et domaines.

Pour rester cohérent avec lui-même, un candidat écologiste de Ziguinchor a voulu prendre le contre-pied de ces candidats en s’abstenant d’affiches. C’est une manière pour lui de dénoncer « ces agressions contre l’environnement ». Mais avec le niveau de conscience écologique des populations, il a sûrement peu de chance de trouver un écho favorable. A chaque élection, l’environnement est le parent pauvre de la campagne. Les candidats se revendiquant de sa défense récoltent des scores proches de zéro.
Abdoulaye Niass

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