Depuis
le début de la campagne pour les élections locales, les candidats se font
connaitre à travers des affiches le plus souvent collées sauvagement partout dans
les villes au mépris de la loi. De plus, les caravanes diffusant de la musique
jusqu’à la nuit perturbent la quiétude des populations.
« Ces politiciens
sont des épaves de voitures, ils ne servent à rien ». C’est un homme
énervé qui lance cette boutade devant un vendeur de fruits, réagissant au
passage bruyant d’une caravane de politiciens en campagne à Golf Sud. Depuis le
lancement de la campagne, tous les jours, ce sont des voitures en file chargées
de matériel de sonorisation qui sillonnent cette cité de Guédiawaye pour vanter
les ambitions d’un candidat. On peut entendre des sons de tam-tam jusqu’au-delà
de 23 heures. Même si ces candidats
semblent inspirer du mépris aux adultes, les jeunes filles et adolescents,
souvent sans cartes d’électeurs, arborent fièrement des t-shirt à leurs effigies.
A la pollution sonore, s’ajoute
l’affichage sauvage. A Golf comme partout à Dakar, les populations découvrent
des photos de candidats sur des murs de maisons, édifices et voies publics. Un
comportement paradoxal pour un prétendant à la mairie, donc devant interdire
l’affichage sauvage. Pire, ils le font en violation et à l’ignorance du Code
électoral. «Chaque candidat ou liste de candidats peut faire apposer, durant la
campagne électorale, sur les emplacements qui lui sont affectés deux affiches
de format 56 x 90 cm destinés à faire connaître son programme et deux affiches
de format 28 x 45 destinés à annoncer les réunions de propagande électorale.
Tout affichage relatif à l’élection est interdit en dehors de ces
emplacements», stipule l’article R 54.
Sur la route de
l’aéroport par exemple, le décor est … pollué d’affiches de toutes sortes. A la
foire de Dakar, il est impossible de ne pas s’indigner en voyant les tags sur
le mur de la direction des impôts et domaines.
Pour rester cohérent
avec lui-même, un candidat écologiste de Ziguinchor a voulu prendre le
contre-pied de ces candidats en s’abstenant d’affiches. C’est une manière pour
lui de dénoncer « ces agressions contre l’environnement ». Mais avec
le niveau de conscience écologique des populations, il a sûrement peu de chance
de trouver un écho favorable. A chaque élection, l’environnement est le parent
pauvre de la campagne. Les candidats se revendiquant de sa défense récoltent
des scores proches de zéro.
Abdoulaye
Niass
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