Lors
de la conférence de presse que les travailleurs de l’Agence de presse
sénégalaise (APS) ont tenue, hier, dans leurs locaux, Ousmane Ibrahima Dia a
indiqué que l’Etat privilégie les agents de la RTS et ceux du quotidien Le
Soleil. Face aux nombreux problèmes structurels auxquels l’entreprise fait
face, ils demandent aux autorités étatiques de les sortir de cette situation de précarité.
L’Agence de presse du Sénégal (APS) est prise dans un tourbillon de problème, et ce, depuis le départ de
l’ex-directeur Mamadou Koumé. Cette situation est due à la discrimination
opérée par l’Etat, qui privilégie les autres services publics de l'information à savoir la Rts
et le Soleil. Ce constat provient d’Ousmane Ibrahima Dia, responsable SYNPICS
de ladite agence, qui tenait hier avec ces collègues un point de presse.
« Le Soleil et la RTS ont couvert la campagne électorale parce qu’ils sont
financés par l’Etat. Nous, malheureusement, nous n’avons pas pu couvrir la
campagne par faute de moyens et soutient de l’Etat. Ce que nous trouvons
anormal. Les autorités ne nous mettent pas au même pied que les autres. Elles
font un parti pris », dénonce-t-il avec véhémence.
Sur la même lancée, il
a assimilé à du leurre le nouveau bâtiment conçu pour les organes de presse et
qui abrite l’agence, une apparence qui cache les conditions difficiles qu’ils
vivent. « Ne voyez pas cet immeuble comme ça bien beau, que vous pensez
que les travailleurs de l’APS se trouvent dans de bonnes conditions. C’est une
coquille vide. Nous sommes confrontés à des difficultés énormes »,
soutient-il. Évoquant ces difficultés, M. Dia indique que le budget qui leur
est alloué ne couvre pas la masse salariale des travailleurs. « Dans la
loi de finance 2014, l’agence a reçu 321 millions de francs au titre de la
subvention et 100 millions pour l’investissement. Or la somme de 321 millions
de francs ne couvre pas totalement la masse salariale net compte non tenu des
créances à apurer auprès des banques et des arriérés de cotisations sociales à l'IPRES et à la Caisse de sécurité sociale ».
Pour mieux
exprimer leur désarroi, il informera que leur agence n’a pu écrire ne
serait-ce qu’une dépêche. « Nous n’avons même pas pu écrire une dépêche,
aujourd’hui, faute de courant. On a même pas un groupe
électrogène qui peut remplacer le courant en cas de coupure », a-t-il
lancé. Selon lui, l’Etat n’a pas respecté ses engagements.
En ce qui concerne,
l’élévation au grade de chevalier de l’ordre national du lion par le président
de la République pour son travail, de Thierno Birahim Fall, actuel directeur de
l’APS, M. Dia affiche un grand étonnement. « Nous sommes très ébahis de lire cela comme vous
dans l’hebdomadaire Nouvel Horizon dans sa rubrique « Baromètre » à
la page 6 », s’étonne-il. Et de poursuivre : « Je ne sais
même pas comment il a pu mériter une telle récompense avec les problèmes auxquels
l’agence qu’il dirige est confrontée. On dit que depuis son arrivée, il y a
eu redressement; ce qui est totalement faux. Car comment peut-il expliquer que
l’agence soit sous financée et parler de redressement ? ». Pour les travailleurs de ladite entreprise, tous les moyens que le
législateur a mis à leur disposition en matière de droit social seront utilisés. Rien donc ne
sera exclu dans le combat qu’ils comptent mener.
Samba DIAMANKA
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